L'Espagne, terre d'élection des cultures génétiquement modifiées

L'Espagne, terre d'élection des cultures génétiquement modifiées

De notre envoyée spéciale à Huesca en Espagne, Anne Jouan
31/10/2008 |

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En Espagne, sur les 400 000 hec tares de maïs cultivés, 20 % sont occupés par des cultures transgéniques, notamment le maïs MON 810 destiné à l'alimentation animale et interdit de culture en France.
En Espagne, sur les 400 000 hec tares de maïs cultivés, 20 % sont occupés par des cultures transgéniques, notamment le maïs MON 810 destiné à l'alimentation animale et interdit de culture en France. Crédits photo : Mario Fourmy/REA
Depuis 1998, ce pays autorise la culture de maïs transgénique. Les essais sur de nouvelles espèces y sont également légion.

» OGM : la clause de sauvegarde menacée

C'est un petit village situé à une heure et demie en voiture de la frontière française, à quelques kilomètres de Saragosse, en plein Aragon. Au loin, on voit les montagnes de la Sierra Nevada, là même où Sergio Leone filmait ses westerns spaghetti. Ici, la question de cultiver ou non du maïs transgénique ne se pose pas. En Espagne, comme partout en Europe, à l'exception de la France depuis janvier dernier, mais également de l'Autriche et la Grèce, la culture du maïs 810 de Monsanto est acceptée. En Europe, on compte quelque 108 000 hectares de maïs transgénique.

Le MON 810 utilise un gène appelé Bt issu d'une bactérie naturellement présente dans le sol pour protéger les épis contre les chenilles qui la mangent. Sur les 400 000 hectares cultivés de ce côté-ci des Pyrénées, 80 000, soit 20 %, sont des cultures d'OGM. Les agriculteurs espagnols ont donc la possibilité de cultiver ce maïs tout comme ils peuvent opter pour des cultures conventionnelles, ce qui fait que les deux coexistent. Dans sa ferme de 400 hectares de maïs, Joaquin Anies Omiste cultive 5 hectares d'essais d'OGM. Il travaille avec Monsanto qui étudie chez lui de nouvelles variétés de plants et il ne s'en cache pas. Il faut dire qu'ici, il n'y a pas de faucheurs, car l'Espagne ne voit pas d'un mauvais œil les études sur de nouvelles variétés d'OGM. En échange de son acceptation de voir héberger dans sa ferme ces essais, l'entreprise américaine le rémunère en nature ou lui verse l'équivalent financier de ce qu'il aurait récolté sur cette surface, à hauteur de 150 quintaux l'hectare.

Les épis doivent être enterrés

Il a espacé de 200 mètres ces plants transgéniques et ses autres cultures, en l'occurrence de la luzerne. «De toute façon, il n'est pas possible de polliniser la luzerne avec du maïs, ça ne marche pas !», explique-t-il, droit dans ses bottes boueuses en cette matinée pluvieuse.

Deux études sont menées chez Joaquin. La première porte sur le maïs résistant au Roundup, un herbicide particulièrement efficace, non sélectif, qui lui vaut d'ailleurs le surnom d'«herbicide total» et que les écologistes n'ont de cesse de dénoncer en raison, selon eux, de son action agressive sur l'environnement. La culture de plantes résistantes à un autre herbicide, le glyphosate, est interdite partout en Europe alors qu'elle est autorisée aux États-Unis… mais également à l'importation dans l'Union européenne depuis octobre 2004.

«Depuis mon champ, je vois passer sur la route des camions transportant du maïs transgénique argentin traité au Roundup, explique visiblement dépité cet agriculteur. À Tarragone, à 150 kilomètres d'ici, des bateaux en débarquent beaucoup. On a le droit d'en faire venir du bout du monde, mais pas d'en cultiver ici.» Résultat, les épis transgéniques résistant au glyphosate qu'il cultive pour les essais doivent être enterrés pour respecter la loi. Interdit de les consommer.

En raison du nombre important d'insectes présents dans la région et qui s'attaquent au maïs, beaucoup d'essais pour lutter contre ce problème sont pratiqués dans cette région. C'est d'ailleurs l'objet d'une autre étude menée par Monsanto dans cette ferme. Les principaux ennemis du maïs s'appellent la pyrale et la sésamie. La pyrale est une chenille blanche de 25 à 30 mm tachetée de points noirs. Ses chenilles comme celles de la sésamie, dont la taille est le double de celle de la pyrale, s'attaquent au maïs au point de détruire 12 % de la production mondiale.

Selon Jose Luis, un agriculteur à la tête de 400 hectares cultivés (dont 85 % d'OGM), la technique transgénique permet de gagner 10 quintaux par hectare. «La France utilise autant que l'Espagne le soja transgénique pour nourrir ses bêtes. Alors pourquoi vous inquiétez-vous à propos du maïs transgénique ?», interroge-t-il.

oui il va falloir bien attention a ce que l'on achète ,,c est grave tous ça !!!!!!!!!!!!!!!